Retour sur les premières tables rondes départementales de la vie associative

Lot-et-GaronneVie associative

Le 21 mai dernier s’est tenue à Pujols la première soirée des tables rondes de la vie associative, sur la thématique du bénévolat. Ce temps d’échange, de rencontre, de partage, a permis aux bénévoles et salariés du monde associatif présents de discuter autour de la question du bénévolat. Pour faciliter les échanges, les participant·e·s ont eu l’occasion de prendre part à trois ateliers différents : (Re)Créer du lien social dans les associations ; Intégrer et valoriser le bénévole ; Mécénat de compétences : plus que des salariés, des bénévoles en devenir.

Grâce au concours des structures invitées, des participants, des agents du Département en qualité d’animateur·rice·s d’ateliers, ou encore de l'appui du Conseil Consultatif Citoyen en qualité de rapporteurs ; nous vous partageons le compte-rendu de ces échanges !

Publié il y a 3 mois

Quels étaient les objectifs de cette soirée?

L’objectif de ce temps était de faciliter les échanges entre les acteurs du territoire, privés et publics, afin de discuter et de formaliser de nouvelles actions de mobilisation des ressources, tant financières qu'humaines. En d’autres termes, cette soirée avait pour but de :

  • faciliter les échanges entre les associations (de pratiques, d’opinions, d’approches…),
  • remonter des problématiques identifiées (engagement du bénévolat, création du lien social dans les structures associatives, la question de la participation des entreprises auprès des associations…),
  • faire émerger ensemble des solutions ou des idées à développer afin de répondre à ces dernières.

D’une durée de trois heures, ce temps a permis aux associations présentes de participer à deux ateliers sur les trois proposés :

  • (Re)Créer du lien social dans les associations ;
  • Contribution des entreprises au travers du mécénat de compétences ;
  • Intégrer et valoriser le bénévole.

Retrouvez ci-dessous le compte-rendu des trois ateliers.

Échanges animés par Elisa Cano, du Coin des Assos.

Constat

La réforme en cours du Revenu de Solidarité Active (RSA) prévoit que chaque allocataire devra prochainement effectuer 15 heures hebdomadaires d’activité dans le secteur associatif. Ces activités pourront inclure le bénévolat, la participation à des ateliers, la formation au sein d’une association, ou des activités en lien avec une recherche d’emploi. L’objectif de ces 15 heures est de remobiliser les personnes, de les redynamiser grâce au lien social, de créer une synergie pour les rapprocher du monde du travail et les aider à trouver un emploi.

Interventions des organismes d’insertion :

Trois organismes d’insertion ont présenté ce dispositif :

  • ADIPH : Association pour l’insertion de personnes handicapées, qui collabore avec des associations pour le bénévolat.
  • Le service Insertion du Département : agit pour l’insertion des allocataires par l’activité économique et le lien social, faisant appel aux associations pour des ateliers et activités bénévoles.
  • Régie Vallée du Lot : Association d’insertion de personnes isolées et éloignées de l’emploi, proposant des ateliers de redynamisation ouverts à tous, et pas seulement aux personnes précaires.

Ces organismes ont souligné la nécessité d’avoir une vision globale et de maintenir des liens avec France Travail (anciennement Pôle emploi), la mission locale, et les entreprises pour aider les personnes aux parcours complexes, chaque cas étant particulier.

Retour des associations participantes

Les associations présentes à l’atelier (Au Fil des Séounes, Vélocité en Agenais, Amicale Laïque de Villeneuve, Office Marmandais du Sport) ont partagé leurs expériences. Toutes ont constaté la difficulté d’intégrer de nouveaux bénévoles depuis la crise du COVID et ont noté des formes d’engagement différentes sans en préciser les détails.

Les défis de la gestion associative ont été abordés, certaines associations ayant recours à l’auto-entrepreneuriat pour gérer leurs activités, comparant la gestion d’une grande association à celle d’une micro-entreprise. La proposition de créer des badges de compétences reconnus nationalement a été évoquée. L’importance de mettre en place un processus d’accueil pour les nouveaux bénévoles, voire un tutorat, a été soulignée afin de rendre l’entrée dans une association moins intimidante. La simplification des tâches administratives a été jugée nécessaire, car ceux qui maîtrisent la lecture des formulaires Cerfa et la constitution de dossiers sont avantagés.

Le recours au service civique

Le recours au service civique a été évoqué, en précisant que cette démarche est complexe, exige de la préparation et du tutorat pour garantir une expérience valorisante aux jeunes en service civique.

Échanges animés par Teiva Paudeleux, du Coin des Assos.

Qu'est-ce que le mécénat de compétences ?

Le mécénat de compétences se concrétise par la mise à disposition d'associations demandeuses de salariés d'entreprises telles qu'Orange ou la SNCF qui se mettent à disposition pour les aider dans des domaines spécifiques comme l'administration, la comptabilité ou la gestion. Une convention de partenariat est alors établie entre l'entreprise et l'association. Contrairement au bénévolat, qui se fait dans un cadre strictement privé, le mécénat de compétences implique que l'entreprise mette à disposition son salarié durant ses heures de travail, tout en continuant à le rémunérer. Le salarié peut tout à fait s'engager par ailleurs en qualité de bénévole auprès d'associations de son territoire ou via des plateformes comme le Coin des Assos ou Je veux aider.

Pourquoi faire un mécénat de compétences ?

Les associations ont souvent besoin de professionnaliser des postes transverses comme l'administration, la comptabilité ou la gestion du personnel. Les salariés de grands groupes, ayant déjà des compétences professionnelles, peuvent ainsi apporter une aide précieuse. De plus, les entreprises bénéficient d'avantages fiscaux pour ce type de mécénat car elles continuent de payer leurs salariés même s'ils travaillent pour une association.

Durée de l'engagement

Les salariés bénévoles peuvent s'engager auprès des associations pour des périodes allant de 1 à 3 ans. Il est également possible de réaliser des actions ponctuelles sur une journée, que ce soit individuellement ou en collectif. Ces actions peuvent être menées en présentiel ou à distance, en fonction des besoins de l'association et des possibilités du salarié. Le mécénat peut aussi inclure des actions non financières, comme aider les jeunes en difficulté (exemple de la SNCF).

Comment faire une demande de mécénat de compétences ?

Bien qu'il n'existe pas de plateforme dédiée reliant les besoins des associations aux compétences des salariés, il a été suggéré de se rapprocher des CCI (Chambres de Commerce et d'Industrie) car elles sont une source non négligeable d’informations et potentiellement facilitatrice des liens entre les associations et les entreprises du territoire. Il existe par ailleurs de multiples plateformes numériques permettant de favoriser le lien entre une fondation et l’association (à l’instar de la plateforme « Vendredi », servant également de vitrine pour identifier les besoins des structures). Les collectivités territoriales (mairies, départements, communautés de communes) peuvent aussi participer au mécénat de compétences. Les associations demandeuses doivent formuler leurs demandes de manière claire, soit par écrit soit par voie numérique, afin de faire coincider au mieux l’offre et la demande.

Expériences particulières

Orange :

  • La fondation Orange Solidarité gère les demandes de mécénat de compétences.
  • Les domaines d'intervention prioritaires sont : les handicaps, les femmes en difficulté (financière, victimes de violences), et les jeunes.
  • Les demandes, qu’elles soient matérielles ou financières, sont évaluées par le Directeur National.

SNCF :

  • L'engagement est principalement orienté vers les jeunes.
  • Les demandes sont évaluées par la Direction Régionale, qui met en relation l'association et le salarié.
  • Avec l'accord de sa direction, un salarié peut prospecter directement les associations pour faire du mécénat. La décision est prise ensuite par le responsable des Ressources Humaines.
  • Les fondations et entreprises pratiquant le mécénat de compétences ont un budget dédié pour fournir du matériel ou des aides financières. Cependant, il a été noté une diminution du mécénat de compétences, tendance qui devrait se poursuivre dans les années à venir.

Les axes prioritaires engagés par les fondations leurs sont propres, et peuvent s'inscrire dans la durée... ou dans le cadre d'un plan pluriannuel. Par exemple, la Fondation SNCF développe le mécénat de compétences sur un quinquennat, avec des thématiques modifiées à la fin du mandat. N'hésitez pas à visiter les plateformes numériques des fondations afin d'être informés des dernières actualités en lien avec le mécénat de compétences !

Un contrat de partenariat gagnant-gagnant ?

Le mécénat de compétences représente une opportunité précieuse pour les associations de bénéficier de compétences professionnelles tout en offrant aux entreprises un moyen de renforcer leur rôle et responsabilité sociales. Il est primordial pour les associations de bien formuler leurs demandes et de se rendre visibles auprès des entreprises et des plateformes spécialisées.

Échanges animés par Cécile Kula, du service Participation Citoyenne du Département.

Intervention de l’association invitée (Mouvement Jeunesse Monte le son)

L’association “Mouvement Jeunesse Monte le Son” s'est présentée en détaillant sa mission, qui est d’aider les jeunes de 16 à 30 ans à réaliser leurs projets et à s’engager dans la société. Les jeunes participant à l’atelier sont particulièrement investis dans la web radio “Radio Campus 47”. Cette association accueille des jeunes en Service Civique et en Service National Universel (SNU). Le conseil d'administration (CA) est exclusivement composé de personnes de moins de 30 ans, permettant même aux très jeunes de participer à la gouvernance. Les jeunes présents ont exprimé leur enthousiasme d'agir avec des personnes de leur génération, soulignant que c’était leur principale motivation.

Le programme du SNU ne nécessite pas d’agrément, ce qui facilite l’intégration des jeunes et pourrait rajeunir le vivier de bénévoles des associations, souvent majoritairement composées de retraités. En revanche, la mise en place du Service Civique est plus complexe. Une des bénévoles présentes a partagé son expérience, indiquant qu'elle travaille 24 heures par semaine pendant 8 mois en mission d’accueil.

Le recrutement des jeunes se fait via des forums, dans les lycées et universités, ainsi que lors de rencontres avec des élus locaux.

Accueil et intégration des bénévoles

Les Restos du Cœur accueillent les nouveaux bénévoles avec une demi-journée d’intégration obligatoire et une période d’essai de 3 mois pour mesurer l'adéquation du profil du bénévole avec les valeurs de l'association. Ils ont noté la difficulté de recruter et fidéliser les bénévoles, notamment pour les postes de gouvernance.

L’association « Au Fil des Séounes » compte 30 bénévoles actifs. Bien que les valeurs de l'association attirent les jeunes, ces derniers ne s'engagent pas assez pour maintenir une activité régulière de la structure. La question reste de savoir comment les motiver à participer davantage.

L’Office Marmandais du Sport propose de remercier les bénévoles actifs en organisant des cérémonies de remise de médailles, par exemple.

L’association « Couleurs du Monde » à Pujols, qui organise un Festival international, souhaite intégrer plus de jeunes. Ils estiment que les jeunes doivent se motiver mutuellement. La timidité étant un obstacle, les associations doivent se rendre attractives et accueillantes, afin d'approcher les jeunes et leur proposer des engagements, tout en considérant leurs envies et points de vue.

Valorisation des bénévoles

Plusieurs idées ont été évoquées pour valoriser les associations et les bénévoles :

  • Publier des articles de presse donnant la parole aux bénévoles et aux jeunes.
  • Utiliser le Compte Personnel de Formation (CPF) pour permettre aux salariés intéressés de se former à des postes de gouvernance (200 heures de formation).
  • Reconnaître que les expériences de bénévolat sont un atout considérable sur un CV, et les valoriser comme compétences acquises, particulièrement lors de la recherche d'emploi.
  • Permettre aux bénévoles de déduire de leurs impôts les coûts de déplacement ou les frais de formation liés à leur activité.

L’idée d’octroyer des badges de compétences valorisés au niveau national a été lancée, en se basant sur l'existence du passeport bénévole.

Conclusion des échanges

L’intégration et la valorisation des bénévoles, notamment des jeunes, sont essentielles pour dynamiser les associations. L’écoute, la reconnaissance et la simplification des démarches administratives sont des clés pour y parvenir.

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